J’ai eu l’occasion en dernière année de pouvoir partir au Canada, à Chicoutimi, afin d’effectuer une maîtrise informatique (option jeu vidéo plutôt que filière générale dans mon cas) à l’UQAC (Université du Québec à Chicoutimi). Cette opportunité m’a permis de participer au concours Ubisoft, dans l’équipe représentant l’UQAC, et d’effectuer un stage de 6 mois de level-designer à Ubisoft Montréal.

Pourquoi avoir choisi le Canada pour votre mobilité ?

Le Canada est, dans les mœurs, considéré comme un pays où il fait bon vivre et où les habitants sont très accueillants. J’avais envie de découvrir cette nouvelle culture, ces nouveaux paysages, ce nouveau climat, et je n’ai pas été déçue ! Le Canada est vraiment un pays magnifique, je n’ai aucun regret, j’y ai passé presque deux ans, et c’était formidable.

Comment s’est passé votre séjour ? Vous-êtes-vous facilement adaptée à la vie sur place (logement, température, coût de la vie…)?

J’ai pu demander une colocation à 4 dans le campus de Chicoutimi, ayant fait ma demande assez tôt j’ai pu obtenir une place. La colocation m’a permis de rencontrer de nouvelles personnes tant françaises que canadiennes. Lors de mon stage à Montréal j’ai trouvé un logement facilement, en colocation une fois de plus, les prix sont raisonnables sachant que Montréal reste la capitale économique du Québec. Les colocations se sont très bien passées et j’en garde d’excellents souvenirs, je reste d’ailleurs en contact avec mes anciens colocataires.

Concernant le coût de la vie, et bien cela reste relativement similaire à celui en France, bien que le fromage, charcuterie, téléphone et internet soient à des prix exorbitants :
– Plus de 5 euros pour un paquet de fromage râpé
– Internet n’est pas illimité par défaut au Canada, il faut choisir la formule qui convienne à nos besoins (10Go, 50Go, 500Go, etc.). Pour un forfait illimité il faut compter 60 euros environ
– Pour le téléphone c’est assez similaire 1Go 16 euros, 10Go 55 euros.

L’eau et l’électricité coûtent moins chers qu’en France, l’impôt sur le revenu est également moins important. Celui-ci est prélevé à la source, je dois dire que la déclaration d’impôt a été assez complexe à remplir. Pour les températures et bien, il faut bien se couvrir ! Le secret pour résister au froid : porter des couches de vêtements, un tee-shirt, gros pull et manteau ne seront pas suffisamment efficaces pour faire face aux températures -30 ressenti -40. Plus on a de couches de vêtements, plus il nous sera facile de résister au froid, et aucun souci à se faire, on trouve des vêtements d’hiver partout et à très bon prix là-bas. Ne pas oublier écharpe et bonnet à -30 on ne verra que les yeux des passants dans la rue. Attention il n’y a pas vraiment de printemps et automne au Canada on peut passer de -10 à 15 degrés d’un jour à l’autre, au moins on garde un certain suspens le matin. C’était assez dur au début mais on se fait vite au climat.

L’accent canadien est parfois assez dur à comprendre surtout au début, il faut bien se concentrer, mais au bout de quelques semaines cela devient plus simple.

Les habitants sont vraiment charmants, exactement comme les rumeurs le disent ! Gentils, généreux que ce soient les vendeurs, les services téléphoniques, les collègues, ils ne peuvent que mettre à l’aise et donner le sourire.

Petites surprises à la fin des premières courses : les taxes ne sont pas comprises dans les prix, donc finalement à la caisse le total augmente assez vite, j’ai vite pris le réflexe de rajouter 15% aux prix affichés. Et ne pas oublier de donner des pourboires aux serveurs et livreurs, il n’est pas inclus dans la note comme en France, le pourboire moyen est de 15%. Encore une petite habitude à prendre.

Au Canada, la plupart de mon entourage n’avait pas de véhicules. Cependant les voitures de locations sont abordables, pour ce faire, le plus intéressant est d’en louer à 3 minimum ce qui permet de visiter le pays à moindre coût. Les taxis sont également nombreux et leurs prix raisonnables.

En résumé j’ai passé un excellent séjour de près de deux ans, quelques habitudes à prendre, mais c’est normal quand on vit dans un autre pays.

Comment êtes-vous parvenue à décrocher un stage à Ubisoft Montréal ?

Tous les ans pour toutes les écoles québécoises formant dans le domaine du jeu vidéo, Ubisoft Montréal organise un concours. Chaque école propose une équipe de 8 étudiants afin de créer un jeu vidéo suivant les règles du concours (elles varient selon les années). J’ai été choisie pour faire partie de l’équipe de l’UQAC, nous avons eu deux mentors, employés d’Ubisoft depuis au moins 5 ans. Il s’est trouvé que l’un d’eux avait une place dans son équipe à Ubisoft et a posé quelques questions aux membres de notre équipe intéressés, en s’appuyant également sur notre CV il m’a choisie pour faire ce stage.

Quelles sont les différences culturelles qui vous ont particulièrement marquées lorsque vous étiez au Canada ?

Au Canada il faut savoir que les gens sont beaucoup plus informels qu’en France et qu’il y a moins de protocoles. Par exemple : les Canadiens ne vouvoient pas, cela paraît assez irrespectueux au début, tutoyer les professeurs, mes supérieurs lors de mon stage, etc. Dans le doute je vouvoie la personne, mais celle-ci me répond toujours que ce n’est pas la peine de la vouvoyer. Finalement sans vouvoiement on se sent plus proche des gens, c’est rassurant quand on arrive dans un nouveau pays.

Le petit déjeuner n’est pas forcément que sucré, bacons et œufs sont souvent au rendez-vous au Québec avec bien entendu une petite tartine de sirop d’érable (ou beurre d’érable) et il n’y en a pas de meilleur que là-bas.

Au Canada pas de 35h, non non, c’est 40h par semaine, on s’y fait vite, et puis quand on aime son travail une heure de plus par jour ce n’est pas la mort.